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"J'y reste 22h sur 24": à 71 ans, il participe à Virtual Regatta sur son bateau au fond du jardin

Ils sont actuellement 40 skippers à affronter les vents violents des mers du Sud. Mais ils sont aussi plus de 700.000 à faire la compétition en ligne, sur Virtual Regatta. Si la plupart y participent derrière leur bureau, il y en a un qui s’est lancé un défi fou: faire le tour du monde virtuel depuis son bateau...au fond de son pré à Saint-Julien-Molin-Molette.

À bord de son bateau Anticyclone Molin-Molette, pas de risque de mal de mer. "C’est sûr qu’on ne peut pas l’avoir, mais par contre j’ai déjà subi deux tempêtes et je ne faisais pas le rigolo", se remémore Bernard Poiteau. À 71 ans, ce retraité s’est lancé un défi fou: faire le Vendée Globe virtuel en solitaire et sans assistance…dans son pré, à Saint-Julien-Molin-Molette, à 35km de chez lui. Et ce grâce au célèbre jeu de simulation Virtual Regatta. "Je suis dans un bateau, j'y reste 22 heures sur 24. Je mange et je dors dedans. Je vois souvent des chiens de chasse, c'est un peu mes dauphins à moi. Je salue ma femme Odile qui est toute seule à Saint-Étienne depuis un mois."

3m de long sur 1m40 de haut, Bernard vit comme les 40 skippers du Vendée Globe et a tout prévu à l’intérieur. "Dans les couchettes cercueil, j’ai de la nourriture pour un mois et demi encore. Il me reste du poulet, du couscous, des soupes. Je chauffe ça au micro-onde, il fait des étincelles parfois, mais ça fait l’affaire." Une aventure qui n'est pas sans rappeler celle du personnage incarné par Jean-Paul Rouve dans le film La Vallée des fous.

Un réveil toutes les 3 heures pour ajuster son cap

Côté course, Bernard Poiteau pilote son bateau jour et nuit sur sa tablette. "Je me réveille toutes les trois heures, ça me permet de régler mes voiles et mon cap. Mon but n'est pas d'arriver dans les premiers, mais je fais le maximum." Virtual Regatta a pourtant tenté de lui faire profiter des options.

"Je sais que certains utilisent les voiles automatiques, mais moi certainement pas", clame-t-il fièrement.

Seul confort que le Ligérien s’autorise, "une petite douche chaude dans la ferme le matin" et "les 10.000 pas par jour que mon médecin m’oblige à faire pour éviter les phlébites". C’est le quotidien de ce septuagénaire depuis un mois. "Ma femme et mes enfants me disaient que j’étais fou au départ, au final, ils ont fini par participer au projet."

Un bateau acheté 1 euro en 2020

Car ce vieux navire, il ne l’a pas acheté juste pour l’occasion. "Je l’ai acheté un euro il y a quatre ans pour mes petits-enfants. C’est leur cabane, ils en profitent tous les étés." Le confinement a été pour Bernard Poiteau le déclic. "Tout le monde était confiné, sauf 30 skippers dans l’océan. Donc j’ai commencé à m'intéresser au Vendée Globe. Et j’ai été touché par Clarisse Crémer qui dédiait sa course à Lazare (une association qui organise des colocations solidaires entre les jeunes actifs et les sans-abris, NDLR)."

Lui aussi investi dans une association depuis plusieurs années, l’ancien travailleur avec des délinquants a une idée. "J’ai un bateau, acheté un euro, j’ai une association, Anticyclone, qui a besoin d’argent, donc je me suis dit pourquoi pas faire Virtual Regatta dans mon bateau en immersion, comme les vrais skippers. Sans voir personne pendant 2 mois et demi."

Jusqu'à l'arrivée du vainqueur

Depuis le 10 novembre, Bernard Poiteau appelle aux dons pour Anticyclone, une association qui aide les demandeurs d’asile à Saint-Étienne. "Je pensais rester 60 jours au départ et viser un euro par jour passé dans le bateau pour avoir 60 euros au total." Finalement, Bernard Poiteau compte rester un peu plus longtemps.

"J’ai eu l’autorisation de ma femme donc je vais rester”, sourit-il.

Odile n’est pas encore près de retrouver son mari puisqu’il a désormais l’intention de rester vivre à bord de son bateau, jusqu’au jour où le premier skipper du Vendée Globe franchira la ligne d'arrivée des Sables-d’Olonne.

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