Aimé Jacquet restera à jamais le premier. Le premier à avoir mené l’équipe de France sur le toit du monde en 1998, après la victoire en finale face au Brésil (3-0) au stade de France. Un sacre qu’il doit en partie à Zinedine Zidane, auteur d’un doublé de la tête ce soir de 12 juillet. Mais cela n’a pas empêché l’ancien sélectionneur tricolore de tancer « Zizou » lorsque ce dernier a décidé de mettre un terme à sa carrière internationale au sortir de l’échec des Bleus à l’Euro 2004.

« C’est surtout pour le sélectionneur et les Bleus que je la regrette. Ils l’ont placé dans une situation inconfortable et, là, je songe à Zizou et à Lilian (Thuram), qui avaient le temps de dire stop. Notre sport les remercie, mais ils n’ont pas accompli tout leur devoir, c’est tout », avait soufflé Jacquet dans les colonnes de France Football.

Jacquet sur Zidane: « Un cadre ne s’en va pas comme ça »

Et d’en remettre une couche: « Être à la disposition du football français n’est pas seulement une expression, une addition de mots. C’est un ressenti profond, un vrai sacerdoce. (…) Je ne veux pas employer de mots trop forts à leur encontre. Simplement, un cadre ne s’en va pas comme ça, des joueurs de cette dimension ont un devoir vis-vis de leur sélection et pas seulement à l’égard de leur club. »

L’ancien Stéphanois, qui a fraîchement fêté ses 83 ans, avait confié ne pas avoir été informé de la décision de Zidane et Thuram. « Ils n’ont pas essayé de me joindre et moi non plus, avait-il déclaré. Chacun à sa place, chacun doit rester à son niveau de responsabilité. Dans quelques mois, ils vont le regretter. Eux et nous. Mais c’est la vie ! » Aimé Jacquet ne s’était pas trompé, les deux légendes des Bleus avaient regretté leur choix et avaient finalement fait leur retour en sélection marge de la Coupe du monde 2006.