Près de 4 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour le match des Bleus contre Israël au Stade de France, jeudi soir. Du côté des supporters israéliens, à Jérusalem, les attentes sportives ont laissé place aux enjeux politiques.
La France reçoit Israël au Stade de France, jeudi 14 novembre, pour un match de football de Ligue des Nations sous très haute tension. Un dispositif de sécurité "extrêmement renforcé" est prévu selon le préfet de police de Paris, avec 4 000 policiers et gendarmes déployés, soit presque quatre fois plus que pour un match classique des Bleus. Vu d’Israël, ce n’est d’ailleurs plus un match, mais un évènement politique.
À Jérusalem, les supporters ont conscience d'un match de football avec peu d’enjeux, entre deux nations pas vraiment du même niveau. "Si on arrive à ne perdre que 4-1 ou 3-1, je serai vraiment content. On n’a pas beaucoup d’attentes, mais on va faire au mieux", confie un supporter israélien.
Mais l'essentiel n'est plus sur le terrain depuis les violences d'Amsterdam, estime Gal. "C’est comme si on avait déjà perdu le match. Ce n’est même plus du football ou du sport. Quand ton équipe nationale doit se cacher dans son hôtel, quand les joueurs et les supporters n’ont pas le droit de sortir. Et quand tu as peur pour la sécurité dans un pays comme la France qui est un bon pays, qui est une amie d’Israël, énumère le supporter. Ne même plus avoir ce droit fondamental, ce n’est pas nouveau, mais désormais, c’est pire."
"Ce n’est plus du sport et c’est triste. Si j’étais responsable de l’équipe nationale israélienne, j’abandonnerai le tournoi, je dirai que je ne veux plus participer."
"Alors bien sûr, dans ce cas-là, tu laisses le terrorisme gagner, mais quel est l’intérêt de jouer un match que tu as déjà perdu", tranche ce supporter israélien.
Le désenchantement de Gal tranche avec l’enthousiasme des médias israéliens pour l’événement. Pour Ben El, un autre supporter, c’est une vitrine qui tombe à point pour montrer au monde, ce qu’est réellement son pays. "Il y a un petit quelque chose en plus et c’est l’espoir. Parce qu’on a un mélange de joueurs. Mohammad Abu Fani (milieu de terrain) par exemple, il est arabe, et beaucoup de gens ne savent pas ça. Ils pensent qu’en Israël, nous sommes tous des colons blancs. Je ne suis pas un colon blanc. Je ne suis pas blanc. Mes parents viennent d’Irak. Beaucoup de gens ne comprennent pas qu’Israël est une mosaïque avec des juifs, des druzes, des chrétiens, des musulmans. C’est un mélange."
"L’équipe nationale est l’ambassadrice de notre nation. Et nous voir tous porter les couleurs du pays, ça représente bien plus pour moi qu’un simple match de football."
Alors comme Gal, Ben El va regarder le match. "Mais avec les alertes" et "le risque de recevoir des roquettes", dit-il, "c'est difficile de lâcher prise."