De notre envoyé spécial à Birmingham,

Et si le destin de Gianluigi Donnarumma au PSG avait basculé le 18 décembre dernier, au moment de se prendre la semelle de Wilfried Singo en plein visage ? Non pas que le gardien italien fût jusqu’alors un enfant de chœur, mais depuis cet accident, « Gigio » se balade avec une énorme balafre sur la joue droite qui ferait changer de trottoir n’importe quelle personne qui le croiserait dans une ruelle au beau milieu de la nuit.

Et c’est peut-être cette belle cicatrice (dix points de suture quand même) qui effraie les attaquants adverses. Car, depuis ce 18 décembre, on n’a jamais vu l’ancien portier de l’AC Milan aussi décisif, notamment dans les matchs importants, comme ceux face à Liverpool et Aston Villa, en huitième et en quart de finale de la Ligue des champions. Un brin fautif lors du match aller face aux Reds, Donnarumma avait réussi une performance XXL à Anfield avec notamment deux tirs au but arrêtés.

Mardi soir, dans les Midlands, l’Italien a bien encaissé trois buts, sur lesquels il n’a pas pu faire grand-chose, mais il a surtout sauvé le Paris Saint-Germain d’une défaite plus lourde synonyme d’élimination. Fou furieux contre ses coéquipiers qui prenaient l’eau de toutes parts, il a réussi à maintenir le bateau à flot grâce notamment à trois arrêts magnifiques au plus fort de la domination de Villa.

La claquette sur un tir de Rashford

Déjà auteur de quelques arrêts décisifs, notamment devant Pau Torres et Marcus Rashford, Gianluigi Donnarumma va sortir une frappe magnifique de l’ancien attaquant de Manchester United (57e), qui s’était joué de la défense parisienne avant de repiquer dans l’axe et d’adresser une frappe enroulée puissante.

Le réflexe sur la tête de Tielemans

Aston Villa vient de marquer deux buts coup sur coup et continuer de pousser fort sur les buts parisiens pour tenter de marquer ce quatrième but synonyme de prolongation. A la suite d’un mauvais dégagement de Marquinhos, le ballon arrive directement sur Youri Tielemans, qui a choisi de faire une tête lobée placée (59e). Mais l’Italien détend son mètre quatre-vingt-seize pour repousser la tentative du Belge, qui avait réussi à le tromper en première période.

Le duel remporté face à Asensio

Le temps fort des Villans est passé, mais le club anglais est toujours à un seul petit but d’envoyer le PSG en prolongation. A la 70e minute de jeu, profitant d’une mauvaise anticipation de Pacho, Marco Asensio est lancé en profondeur. Le joueur prêté par Paris se retrouve seul face à Donnarumma et rate son duel. Le portier parisien réussit en restant debout le plus longtemps possible, à la manière d’un Manuel Neuer à repousser la tentative de l’Espagnol.

Offrez-lui la prolongation à vie (ou presque)

Tous ces arrêts ont valu à l’Italien d’être la seule individualité du PSG à recevoir des louanges de la part de ses coéquipiers à la fin de la rencontre. « Pour être champions, on a besoin d’un grand gardien, et le nôtre montre toujours sa valeur », a insisté Marquinhos au micro de Canal+, pendant que le vice-capitaine Achraf Hakimi allait, de son côté, un peu plus loin encore :

« On sait le gardien qu’on a. Aujourd’hui [mardi], il l’a encore montré, il nous a beaucoup aidés. Beaucoup de gens doutent de lui, mais nous, on n’a jamais douté de lui. C’est l’un des meilleurs gardiens du monde, on est content qu’il soit au PSG. On espère qu’il restera longtemps avec nous. »

Pas besoin d’agent quand on a le Marocain comme coéquipier. Car la prolongation de l’Italien, en fin de contrat à Paris en 2026, n’a toujours pas été actée, malgré le souhait du joueur de continuer l’aventure à Paris, où il est arrivé en 2021. « On doit faire les choses bien dans l’intérêt du joueur, expliquait Enzo Raiola, son vrai agent, dans L’Equipe il y a un mois. Mais c’est le seul club où Gianluigi veut signer. On va voir comment ça se termine, mais la priorité, c’est de prolonger à Paris. »

« Discussions positives »

Alors qu’attend le PSG pour le faire prolonger ? « On parle avec les dirigeants depuis l’été dernier autour d’un nouveau contrat, témoignait Raiola. Ce n’est pas une situation facile, parce qu’il y a des paramètres que le PSG a un peu changés à cause du fair-play financier. Il y a des nouvelles règles au club. Mais je dois dire que les discussions sont positives, même si nous n’avons pas encore d’accord. »

Depuis ces propos, Donnarumma a donc montré dans la plus grosse compétition de clubs au monde qu’il était devenu indispensable, même si on a un peu tremblé en début de match mardi lors d’un dégagement directement en touche sous la pression des Villans. Mais il a été le seul à ne pas se noyer sous les vagues des Claret & Blue en seconde période pour préserver l’essentiel.

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Alors, hors de question de faire venir une concurrence inutile comme Lucas Chevalier (Lille), pisté par le club de la capitale, après avoir déjà cohabité avec Keylor Navas. On a pu croire un temps que le gentil Matvey Safonov allait venir bousculer un peu Gianluigi Donnarumma, il n’en a rien été. Il en faut beaucoup plus pour venir blesser l’Italien. Et ne lui rajoutez pas une deuxième balafre sur la tête, il pourrait se transformer en Dino Zoff.